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Le concept original de la vie privée, dans l’une de ses expressions les plus simples, était «l’état ou la condition de ne pas être observé ou perturbé par d’autres personnes». Si quelqu’un ne voulait pas être observé par d’autres, on ne se mettait pas dans des lieux publics ou l’équivalent électronique (par exemple, les médias sociaux). Insister sur la protection de la vie privée à tout moment et en tout lieu est généralement considéré comme une position intenable qui s’avérerait finalement avantageuse pour les criminels de manière non intentionnelle et finalement préjudiciable.

Les préoccupations récentes liées à l’utilisation de la reconnaissance faciale peuvent constituer un autre exemple de consternation mal placée et anachronique, due au fait d’avoir poussé le concept de la vie privée à l’extrême. Ces sentiments anxieux à l’égard de la reconnaissance faciale peuvent, s’ils ne sont pas contrôlés, saper le bon sens et notre capacité à tirer parti des nouvelles technologies pour la protection des innocents et la poursuite des coupables.

Comme toutes les nouvelles technologies, la reconnaissance faciale peut être améliorée de manière abusive et biaisée. Cependant, ceux qui veulent mettre en avant le spectre de tels scénarios devraient le faire de manière à fournir des preuves concrètes de ces cas. Par exemple, un compte rendu publié récemment a révélé que les États de l’Utah, du Vermont et de Washington avaient permis aux agents du gouvernement d’accéder à des images stockées dans leurs bases de données DMV respectives. Cependant, cela ne veut pas dire qu’un tel accès constituait un «abus» ou qu’il a été commis d’une manière fâcheuse ou partiale. Certes, il pourrait s’avérer utile de demander dans ces situations si les justifications juridiques ou de sécurité publique concernant l’utilisation de la reconnaissance faciale constituaient en fait un empiétement sur un concept limité et judicieusement conçu de la vie privée.

En tant que citoyens d’une société, nous sommes obligés de faire certaines choses pour pouvoir profiter des fruits et des avantages de la citoyenneté, comme avoir une carte d’identité en cours de validité pour conduire une voiture. Certains suggèrent que le simple accès à nos informations [dans ce cas, notre image] est en quelque sorte une « exploitation ». D’autres suggèrent que le simple accès n’équivaut pas à la description péjorative de cette information comme ayant été une exploitation.

Après tout, quelle est la définition d’une «exploitation»? L’action ou le fait de traiter une personne injustement afin de tirer profit de son travail ou de ses biens. Une fois que nous aurons rendu notre photo, on pourrait affirmer que cela constitue une permission tacite d’utiliser ou d’exploiter ce visage d’une manière qui pourrait servir le bien commun (c’est-à-dire aider à l’arrestation de quelqu’un qui aurait violé la loi). Les problèmes liés à une telle utilisation sont innombrables et soulèvent la question de savoir quels règlements devraient être mis en place afin de protéger les attentes raisonnables des citoyens en matière de vie privée.

Clairement, numériser une représentation ou une image inanimée d’une personne n’est pas la même chose que surveiller la personne réelle. Tirer parti de cette image une fois qu’une personne s’est placée dans une tribune publique où il serait possible de prétendre qu’elle a renoncé à toute attente raisonnable en matière de vie privée, du moins autant que celles qui auraient pu se prolonger, n’est guère une exploitation. Étendre les protections de la vie privée aux forums publics – forums dans lesquels de nombreuses actions pénales sont avancées – revient à limiter la capacité des forces de l’ordre à se battre efficacement au nom de ceux qui subissent de manière préjudiciable les actes criminels d’autrui.

Nous ne penserions jamais à prétendre que les forces de l’ordre ont exploité la vie privée d’une personne parce qu’elle utilisait ses empreintes digitales au dossier pour correspondre à celles trouvées sur les lieux d’un crime. Pourquoi alors remettrions-nous en cause la correspondance d’une image enregistrée avec celle d’une autre image prise sur une scène de crime, un passage illégal à la frontière ou une émeute? Matière à réflexion en des temps difficiles et complexes.